Conception et utilisation différente des 2 premières Voodoo, elle ne nécessitait pas un câble passthru et envoyait ses informations 3D directement à la carte graphique du PC. Le jeu le plus emblématique qui tournait très bien dessus, c'était Ultim@te Race Pro, des français de chez Kalisto (qui tournait d'ailleurs très bien avec toutes les cartes accélératrices 3D de l'époque, en atteste le logo 3Dfx aussi présent sur la boîte) :
Un peu d'histoire : lors du développement de la Dreamcast, Sega a longuement cherché quelle puce 3D allait animer cette console. Console qui devait sauver Sega et leur redonner le sourire après les différents déboires subis suite à leurs nombreux échecs (le SegaCD, le 32X, la Saturn). Un vieux problème chez Sega, c'était cette rivalité assez dévastatrice entre Sega Japon et Sega USA. Toujours est-il que pendant le développement de la Dreamcast, Sega USA s'est fortement intéressé à 3Dfx, jeune société fondée par d'anciens de chez SGI (Silicon Graphics, Inc.). SGI était une société spécialisée dans la 3D, qui fabriquait et vendait des stations de travail entièrement dédiées aux images de synthèse. De nombreux effets spéciaux de cinéma furent réalisés dans les années 80 et 90 grâce à ces machines (Jurassic Park en fait partie de mémoire). On leur doit également la bibliothèque OpenGL, ça situe le niveau. Et donc, nos jeunes ingénieurs dissidents et bourrés de talents planchaient sur la Voodoo 2 qui devait succéder à leur 1ère réussite, quand Sega USA les approcha pour que cette nouvelle puce devienne celle de la nouvelle console de Sega. Accord secret trouvé et signé (important le secret, vous verrez après), etc etc, tout semblait rouler. Mais Sega Japon voyait d'un très mauvais œil qu'une puce de conception américaine vienne prendre place dans leur futur flagship. Et les gars de Sega Japon ont continué leur pourparlers avec leurs fournisseurs historiques, dont NEC. NEC proposa sa puce PowerVR2, et l'idée plu à Sega Japon, tout ça dans le dos de Sega USA évidemment. Puis tout éclata avec l'introduction en bourse de 3Dfx : on doit montrer patte blanche pour accéder à cette consécration suprême, et on doit absolument divulguer tout ce qui touche à la société, donc y compris d'éventuels accords secrets. Et 3Dfx n’eut d'autre choix que de révéler l'accord avec Sega pour la fourniture de la puce 3D de la future Dreamcast. C'est cette divulgation avant l'heure qui servi de prétexte à Sega Japon pour rompre tous les accords, faire une nouvelle fois un beau bras d'honneur à Sega USA, et choisir NEC et son PowerVR2. La suite, on la connait. Une Dreamcast certes techniquement à la pointe mais très difficile à programmer, une PlayStation qui a été un véritable raz de marée, et 3Dfx dont la bibliothèque 3D Glide était simple et adoptée par toute l'industrie du jeu vidéo de l'époque. Puis une décision très importante aussi : Electronic Arts, alors leader mondial du développement de jeu vidéo ne trouva pas d'accord avec Sega, et ne développa rien du tout sur Dreamcast, sous prétexte que leur chip graphique était obscur et inconnu au bataillon, comparé à 3Dfx qui régnait en maître absolu...
