La Geek Room du docteur

[DrDestroy]

Hello,

J'ai bien aimé la présentation du foutoir de l'ami Keyser. Y'a une époque j'ai vécu dans un bordel assez similaire où on ne pouvait pas prendre une chaise sans trouver une carte mère, ouvrir un placard de la cuisine sans y trouver une pile de vieux HDD.

Mon salon était un labyrinthe formé par les amoncellements de vieux PC qui montaient jusqu'au plafond et, si vous étiez constipé, il y avait des piles de documentations techniques des années 90 dispo dans les toilettes.
On m'avait prédit un célibat éternel* si je n'y mettais pas un peu d'ordre et même sans cela, mon fils qui n'avait que 6 ans, me faisait souvent la leçon bien que sa chambre soit préservée de ma folie.
Quelques visiteurs avaient pris des photos de cette époque révolue, mais je n'en ai pas retrouvé.
Gianni a connu la fin de règne du bordel lors de sa visite estivale il y a 3 ans (ou 4?), c'était moins apocalyptique néanmoins, il a peut être des tofs.

J'ai "profité" d'un récent déménagement pour repartir de zéro, vendre ou donner des tas de trucs qui au final dormaient profondément depuis des années, inventorier et mettre un peu d'ordre.
Et j'ai surtout pris la décision de me concentrer uniquement sur la période 1998/2004, et en particulier sur le matériel SLOT A ainsi qu'à mon premier amour de jeunesse, l'Amstrad CPC.
En bientôt 2 ans, un bon tiers de ma collection initiale a fait le bonheur d'autres fous furieux et j'ai désormais un petit coin à moi plutôt bien organisé pour stocker le matériel et bricoler.

Le coin "bureau" de la geek room avec la vieille config X79 pour surfer et générer les CD,FDD,HDD,USB dont j'ai besoin pour bidouiller, et à droite ma vieille station Weller que j'ai acheté d'occasion et que j'apprend à utiliser en me cramant les doigts



Ici on a un premier espace de stockage composé d'un vielle bibliothèque IKEA et sur la gauche, caché par les vélos, le meuble bas marron où se cache des centaines de disquettes, zipettes, et autres périphériques de stockage désuets. Notez le fan géant au top pour refroidir un Barton 2500+ @3200+



Au centre, la table où je manipule le matos, c'est pratique de pouvoir tourner autour !



Bien pratique les étagères charges lourdes modulables, on peut y coller des tas de choses sans s'inquiéter du poids ! Chaque boite en carton marron clair contient une carte mère.
Auparavant ca trainait en vrac, la plupart du temps sans même savoir si elles étaient encore fonctionnelle. Désormais c'est testé, nettoyé, inventorié, stocké en toute sécurité. Ca m'a pris un temps de dingue.



Encore un vieux meuble IKEA recyclé dans la geek room, j'y ai mis tous mes jeux PC, mes CPU AMD version boite, les fan anciens versions boites, mes pièces de M1710 etc...



* : je suis toujours un jeune divorcé pimpant à la recherche de sa geekette. Si tu es sexy, muette, dotée d'un QI peu élevé afin de me laisser l'illusion d'être un génie, et que tu disposes d'un patrimoine et/ou d'un revenu dont je pourrais disposer, n'hésite pas à me contacter. Gros plus : savoir servir une bière.

[keyser]

Ça me rappelle une toute autre époque ton rangement, et c'est de la pure nostalgie : fin des années 80, début 90, nous n'avions pas la rue Mongallet en région liégeoise, mais c'était le règne des petits revendeurs qui montaient des PC après journée pour les vendre, et parmi eux, il y avait Remo Rulli (Gianni ! Encore un italien tu vois ! ), chez qui j'ai acheté pendant des années mon matériel, et qui est finalement celui qui m'a tout appris du montage des machines et des composants (de l'époque). C'est surtout la photo avec le boiler et les machines pour le linge qui me font écraser une larme : l'atelier de Remo, c'était la pièce avec le boiler et les machines à laver

Que de temps j'ai passé à ses côtés, fasciné que j'étais par tout ça. C'était les balbutiements de l'informatique moderne, Internet n'existait pas, on passait par des BBS pour aller récupérer les pilotes mis à jour, ou on attendait patiemment les CD/DVD livrés avec les magazines de l'époque, qui cumuleraient tous les patchs sortis le mois passé,... Une autre époque, et des souvenirs à la pelle. Les débuts d'Internet à l'Université de Liège, passant des heures sur Netscape et via gopher pour afficher des photos en bikini de Claudia Schiffer et Cindy Crawford (les 1ères babes de l'époque qui inondaient internet, mais jamais dénudées entièrement, et qui ne sont plus que l'ombre d'elles-même maintenant).

Puis nos découvertes avec Remo, et parfois notre naïveté voire tout simplement notre ignorance. J'ai été le 1er de ses clients à lui acheter un lecteur de CD-ROM, et je parle donc d'une époque où ce périphérique était quasi introuvable car tout nouveau. Le but : être le 1er à pouvoir jouer à un jeu révolutionnaire à l'époque, The 7th Guest, qui tenait sur 2 (!!!) CD-ROM. Une véritable orgie en ces temps éloignés. Et donc, Remo se débrouille pour m'en trouver un pour me faire plaisir (modèle Toshiba XM-3401B SCSI, je m'en souviens par cœur et j'ai réussi à en retrouver un neuf aux USA il y a quelques années. Je vous le présenterai promis), donc SCSI, qui nécessitait une carte contrôleur particulière, et ni lui ni moi ne connaissions cette technologie. On installe donc une carte Adaptec AHA1542 de mémoire dans ma machine, on relie tout, on démarre, et rien. Le lecteur clignote car il est bien alimenté, mais rien. Pas de nouveau lecteur disponible, et vu que pas Internet, compliqué de faire des recherches pour comprendre. Ça nous a pris plus d'une semaine pour comprendre et trouver les magiques pilotes de chez Adaptec, EZSCSI qu'ils s'appelaient, et qu'il fallait charger au démarrage via CONFIG.SYS et AUTOEXEC.BAT pour initialiser la carte SCSI et surtout le lecteur. Et c'est justement à cause de ses pilotes qui bouffaient une place énorme en mémoire conventionnelle que j'ai commencé à m'intéresser à MEMMAKER.EXE, à la gestion de la mémoire sous DOS, aux multi menus que je vous ai présentés en tuto,... L'engrenage était lancé. Une autre époque je vous dis ! Et ce dont je me souviens aussi, c'est le prix : ça m'avait coûté 20000 francs belges à l'époque pour ce caprice de joueur. En convertissant en Euro, sans compter l'inflation, ça fait 500€. 500€ pour un lecteur de CD 2x...

Il y a des années que je n'ai plus vu Remo malheureusement, et la dernière fois, il n'avait vraiment pas l'air bien. Où que tu sois, merci pour tout, car je te dois beaucoup

Ach ! Nostalgie ! (à prononcer avec un fort accent teuton pour que ça en jette )

PS: c'est quoi cette petite annonce en bas de ton message ? On a dit matériel rétro, pas site de rencontres nom di dju !

[DrDestroy]

Ton histoire de CDROM m'en rappelle une bien bonne aussi.

Vers 92, mon beau-père décide d'acheter un ordi pour son boulot, c'est ainsi que débarque le tout premier PC à la maison.
Une machine que j'ai élaboré pour lui...et moi puisqu'à l'époque j'ai revendu mon 1040STF pour personnaliser ce PC à mes gouts....de gamer.

Avec la machine, on avait commandé un scanner A4 Canon à l'agence Canon de Montpellier.
Faut se souvenir qu'en 92, un scanner professionnel coutait aussi cher que le PC et qu'il y avait encore des agences mono marque comme Canon, Xerox pour les commercialiser et les déployer.

Je serais bien incapable de me souvenir du modèle exact, par contre j'oublierai jamais la galère de la configuration de la carte SCSI qui le pilotait...
Le technicien de chez Canon n'y est pas arrivé après 5 jours de prestations sur place, et malgré les heures passées au téléphone avec le support Canon.
La boutique en était arrivé au stade de proposer de reprendre la totalité du matériel et de rembourser.
Mon beau père était furax et m'en voulait un peu car j'avais sélectionné le matos et la boutique.

La carte SCSI devait être un truc genre AHA1522, blindé de cavaliers pour configurer IRQ, DMA mais aussi le comportement de la carte en fonction de ce qu'il y avait sur la chaine SCSI, externe ou interne et je ne sais plus quelles autres quantités de variables infernales.
Jamais compris pourquoi le scanner avait été livré avec une carte SCSI aussi sophistiqué alors qu'on avait juste besoin d'y coller un périphérique SCSI en externe, point.
Et évidemment, avec un carte son Aztech, la carte modem pour gérer les fax, etc... dès qu'on touchait un truc, au mieux on perdait une carte, au pire, ca ne bootait plus

J'y ai passé une journée non stop, à déplacer les cartes d'un slot à l'autre, prendre des notes, tester chaque IRQ/DMA possible pour chaque carte.
Et après des heures, alléluia, cette saloperie de carte SCSI a bien voulu monter et j'ai scanné mon premier document : une étiquette de bouteille de Ricard, véridique

Suite à cela, mon beau père a rappeler Canon en leur indiquant que s'ils avaient besoin d'un vrai technicien, ils pouvaient m'appeler.

Tout ceux qui n'ont pas connu cette époque où l'installation de la moindre carte pouvait pousser au suicide, ne se rendent pas compte à quel point c'est indécent de geindre aujourd'hui à la moindre petite contrariété qui oblige, oh la la la, à mettre à jour un driver pour que cela fonctionne mieux.
A l'époque "fonctionner" tout court c'était déjà un objectif ambitieux

[keyser]

Même si je n'aime pas du tout Aznavour, "Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître"...

Moi, ça allait encore et je n'ai jamais eu trop de problème de conflits je dois dire. Et c'est juste de la chance parce qu'en effet, les autres qui comme moi jouaient avec du matériel me rapportaient toujours des problèmes de dingues. Faut dire aussi que mon PC de l'époque (mon tout 1er donc, le 486DX2-50 CPU Texas Instruments pour ceux qui suivent mes inepties) n'avait pas pléthore de cartes à l'intérieur : la carte mère, une carte graphique Tseng Labs ET4000W32p ou i en VLB, une Sound Blaster Pro 2.0 en ISA, la carte contrôleur qui devait être une Promise dont j'ai oublié la référence, mais qui avait 1 ou 2 barrettes de RAM pour accélérer les transferts encore en VLB, et cette carte SCSI, qui devait être donc une AHA1542 en ISA. Et ce beau monde a toujours fonctionné sans me donner de sueurs froides. IRQ7 DMA1 pour la Sound Blaster, et interdiction formelle de la mettre en IRQ5 : certains jeux ne fonctionnaient tout simplement pas en IRQ5, mais je ne me souviens plus desquels. Puis la problématique SCSI était facilement gérée : je n'avais que le lecteur Toshiba ! Qui devait d'ailleurs avoir un jumper Terminator pour fermer la chaîne, donc ça aide.